Valère T., 28 ans, logé hors du domicile conjugal pour mésentente avec l’épouse de son père, a été découvert « hôtelier » par ce dernier dimanche, après près d’un an et demi d’activité…
Le business aurait pu durer encore longtemps, sans un incident d’exploitation. Valère T., 28 ans, en préparation de son diplôme d’ingénieur en informatique, gagnait déjà des sous comme aubergiste. C’est ce qu’ont appris des éléments du poste de gendarmerie de Mbanga-Pongo, saisis en raison d’une situation survenue dimanche dans un appartement à « Village », lieudit « Entrée Cogefar » (Douala III). Appartement compris dans un ensemble de six logements, construits et exploités par Albert T. Lequel y a installé, en février 2023, Valère Romuald, enfant eu avant mariage et orphelin de mère depuis 2018. Le père cède l’appartement à son fils parce qu’entre ce dernier et son épouse, le courant ne passe pas.
Valère, en possession des clés, fait circuler l’info selon laquelle un « deux-chambres » est disponible quelque part. Le business se met en place. Valère installe la climatisation dans une des chambres, et un ventilateur dans l’autre, histoire que l’affaire soit à la portée de toutes les bourses. La « sieste » (une heure) coûte 6000 F avec clim, et 3000 F sans. Pour la nuitée, les prix sont respectivement de 15.000 mille et 8000 F. Valère a recruté une employée, qui fait également du thé et des sandwiches. Lui-même ira louer une chambre à « Borne 10 ».
Albert T., qui habite Deido (Douala 1er), dira aux gendarmes qu’il n’éprouvait aucun besoin de passer dans le coin : son fils s’occupait bien des factures d’eau et d’électricité, et les locataires paient à la banque. Dimanche est survenu le grain de sable. Un couple a pris la chambre climatisée pour une « double sieste ». Au moment de quitter les lieux, après l’épuisement des deux heures, la dame, infirmière de 35 ans prénommée Régine, paraît trop épuisée. Incapable de se lever.
Son partenaire sort de la chambre et demande de l’aide. Notamment à un homme accompagné qui attendait son tour pour la chambre climatisée. Ce dernier refuse, arguant qu’il ne le connaît pas et qu’il ne sait pas ce qui s’est réellement passé dans la chambre… Le compagnon de Régine déclare alors qu’il va chercher une voiture. Il ne reviendra plus. La situation commence à se tendre. L’employée de Valère l’appelle. Il est à Bonabéri (Douala IV). Un locataire voisin, fonctionnaire des douanes, a compris ce qui se passe. Il appelle le chef de quartier, lequel s’amène. L’infirmière n’est plus sur le lit, mais au sol. L’employée la ventile avec un bout de carton. Le chef appelle Albert T. « Il y a un problème ici dans ton auberge ». Le bailleur tombe des nues. Le correspondant précise : « Ton auberge à ’’Village’’ ».
Albert T. démarre sa voiture. Entre-temps, Valère, parti de Bonabéri à moto, a pris un taxi à l’entrée du quartier. La cliente est portée à bord. Mais avant le départ du véhicule jaune, celui d’Albert T. est là. Il demande ce qui se passe. L’aspirant-client de la chambre climatisée raconte tout, jusqu’à la fuite du client précédent. Papa Albert n’est pas sûr de comprendre : des inconnus se seraient prélassés dans la chambre de son fils ? C’est là qu’intervient le voisin douanier. Il est formel : l’appartement de Valère sert d’auberge. Et c’est sur la base de dix mois d’observation qu’il parle.
Albert T. se retourne alors vers son fils, qui ne peut rien nier. Tout au plus, ce dernier argue que grâce à ce business, il s’est déjà acheté 400 m2 de terrain quelque part. Ce qui ne réduit en rien la colère de son géniteur, qui a imposé que les forces de l’ordre arrivent avant le départ du taxi pour une formation sanitaire. Albert T. a « fermé » le mini-motel lundi soir.
Alliance NYOBIA/Cameroon Tribune